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La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune du système nerveux central qui affecte environ 2,8 millions de personnes dans le monde. Elle est caractérisée par une démyélinisation des fibres nerveuses du cerveau et de la moelle épinière, entraînant des symptômes très variables selon les personnes.
Bien que les causes exactes de la SEP restent inconnues, on pense qu’elle résulte d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. L’âge de début se situe le plus souvent entre 20 et 40 ans et les femmes sont touchées environ 3 fois plus souvent que les hommes.
Récemment, une étude française(1) publiée dans Neurology a mis en évidence 5 signes cliniques qui pourraient être des signes avant-coureurs de la maladie, apparaissant en moyenne 5 ans avant le diagnostic de SEP.
5 symptômes qui ne trompent pas
En épluchant les données de santé de 2 millions de Français, l’étude a identifié 5 symptômes significativement plus fréquents chez les futurs patients SEP :
- Dépression ;
- Troubles sexuels ;
- Constipation ;
- Infections urinaires ;
- Cystites.
“C’est ce qu’on appelle une phase prodromique, où la SEP commence de façon insidieuse avant de se déclarer ouvertement”, déclare Céline Louapre, co-auteure de l’étude. Difficile pourtant de faire le lien entre ces maux ordinaires et une redoutable maladie auto-immune.
“On peut supposer que la SEP débute de façon silencieuse par une atteinte diffuse du système nerveux central, dont ces symptômes seraient la manifestation” explique le Dr Pierre Clavelou, neurologue.
Bien que non spécifiques à la SEP, ces signes pourraient aider à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et l’histoire naturelle de la maladie. Ils ouvrent également des perspectives pour un diagnostic plus précoce.
Toutefois, pris isolément, ces symptômes ne suffiront pas à poser un diagnostic de SEP. En effet, ils peuvent avoir de nombreuses autres causes (infections, troubles hormonaux, effets secondaires médicamenteux, etc.). Seule une évaluation neurologique approfondie permettra de confirmer ou non le diagnostic.
Vers un dépistage précoce ?
Ces résultats ouvrent néanmoins la porte à un dépistage plus précoce. “Repérer ces signes chez des patients à risque pourrait permettre de poser un diagnostic très en amont, et de débuter un traitement avant l’apparition de séquelles irréversibles”, espère le Dr Clavelou.
Car plus tôt la prise en charge, meilleures sont généralement les chances de contrôler l’évolution de la maladie. Les traitements actuels se montrent plus efficaces quand ils sont initiés tôt, avant que les dégâts s’accumulent.
Reste à déterminer la valeur prédictive réelle de ces fameux signes avant-coureurs. Suffiront-ils à eux seuls pour diagnostiquer la SEP ? Rien n’est moins sûr. “Seule une évaluation neurologique approfondie permettra de confirmer ou non le diagnostic”, tempère le spécialiste.
Bientôt des tests diagnostiques fiables ?
Pour distinguer les vrais débuts de SEP des symptômes trompeurs, la recherche planche sur des biomarqueurs diagnostiques et pronostiques. Objectif : des tests encore plus précoces et fiables pour une prise en charge optimale des patients.
D’ici là, cette étude aura eu le mérite de jeter un éclairage inédit sur la phase initiale de la sclérose, avant même que la maladie ne dévoile sa vraie nature…
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Sources éditoriales et fact-checking