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Prévenir les effets de l’âge et réduire les risques de vieillissement prématuré, tant sur le plan physique que psychologique, sont des objectifs qui peuvent être atteints grâce aux richesses offertes par la nature, et en particulier grâce à plusieurs plantes médicinales bien connues des herboristes d’hier et d’aujourd’hui.
La découverte de substances naturelles capables de prévenir le vieillissement et de renforcer la vitalité a toujours été une préoccupation importante dans l’histoire de l’humanité.
Dans l’un des ouvrages les plus anciens et les plus célèbres de la médecine traditionnelle chinoise, le Shen Nung Ben Cao Jing, attribué à l’empereur Shennong (2800 avant J.-C.), on trouve une liste de plantes et de champignons décrits comme des “toniques supérieurs”.
Ces précieux remèdes sont capables d’augmenter l’énergie, de renforcer la résistance de l’organisme et d’allonger sa durée de vie.
Aujourd’hui, on parle plutôt de plantes adaptogènes pour désigner les plantes capables de renforcer la résistance de l’organisme aux situations de stress chronique de manière non spécifique tout en modulant l’activité du système endocrinien et du système immunitaire. C’est dans cette catégorie que l’on trouve les meilleures plantes anti-âge. En voici quelques exemples :
Le ginseng
Également connu sous le nom de ren shen, le ginseng (Panax ginseng Meyer) est probablement la plante la plus populaire de la pharmacopée traditionnelle chinoise. Sa racine anthropomorphe est utilisée depuis des milliers d’années pour restaurer les cinq organes vitaux, calmer l’esprit, clarifier la vue, tonifier les vaisseaux du cœur et libérer les pensées…
Sa consommation régulière renforce l’organisme et contribue à la longévité. En Occident, la racine de ginseng est considérée à tort comme un excitant. Lorsqu’elle est cultivée selon la tradition et utilisée dans sa totalité (corps et racine), elle possède des propriétés à la fois calmantes et toniques pour le système nerveux.
Il convient particulièrement aux personnes âgées et peut être recommandé en cas d’asthénie générale, d’insomnie, de chute de cheveux, de perte de mémoire, de perte de libido, de troubles de la ménopause, d’affaiblissement des défenses immunitaires et de protection de la fonction cardiovasculaire.
L’astragale
Comme le ginseng, l’Astragalus membranaceus est l’un des plus grands toniques de la pharmacopée traditionnelle chinoise. Connue sous le nom de huang qi (“énergie jaune”), cette plante vivace originaire du nord de la Chine et de la Mongolie est particulièrement prisée pour son action régulatrice sur l’immunité.
Plusieurs études ont confirmé que ses principaux constituants, des polysaccharides (astragalanes) et des saponosides (astragalosides), peuvent augmenter le nombre de cellules souches dans la moelle osseuse et le tissu lymphatique, stimuler les macrophages et renforcer les immunoglobulines (Ig A) de notre système immunitaire muqueux. Plus récemment, une étude a suggéré qu’un extrait d’astragale riche en astragaloside IV pouvait renforcer l’activité de la télomérase.
Les télomères, du grec telos (“fin”) et meros (“partie”), sont une sorte de coiffe qui protège les extrémités des chromosomes contre le risque de perte d’information.
Cependant, à chaque division cellulaire, les séquences télomériques raccourcissent jusqu’à une taille critique qui fait entrer la cellule en sénescence. La télomérase est une enzyme qui peut inverser le processus de dégradation des télomères et retarder le vieillissement cellulaire.
Des études épidémiologiques ont confirmé que des télomères courts sont des facteurs de risque d’athérosclérose, de diabète, de syndrome métabolique et même de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, le stress chronique a un impact négatif sur la longueur des télomères en réduisant l’activité de la télomérase… d’où l’intérêt des plantes adaptogènes comme l’astragale.
Le reishi
Connu sous le nom de ling zhi dans la médecine traditionnelle chinoise, le reishi (Ganoderma lucidum) est un champignon ligneux connu depuis des milliers d’années pour ralentir le processus de vieillissement, d’où son surnom de “champignon de l’immortalité” ou “champignon de longue vie”. Utilisé par les moines taoïstes pour favoriser le calme intérieur et les pratiques de méditation, il est sans doute le plus considéré des “toniques supérieurs”.
De nombreuses études scientifiques ont permis d’identifier une multitude de composés tels que des polysaccharides (ganoderanes, betaglucanes) et des triterpènes (acides ganodérique et ganoderénique), qui sont en grande partie responsables de ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et immunomodulatrices.
Le reishi est aujourd’hui recommandé pour renforcer le système immunitaire, notamment pour les patients sous chimiothérapie. C’est un remarquable remède anti-âge car il peut augmenter la régénération osseuse, apaiser les douleurs articulaires, réduire le taux de cholestérol, améliorer la fonction des corticosurrénales, réguler le taux de sucre dans le sang, diminuer la pression sanguine et augmenter l’énergie en améliorant la respiration cellulaire dans les mitochondries.
L’orpin rose, ou rhodiole
La rhodiole (Rhodiola rosea), une plante apparentée au genre Sedum, est une plante vivace originaire des régions circumpolaires d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord, mais on la trouve à l’état sauvage dans les éboulis et les moraines glaciaires des Alpes ou des Pyrénées. Une légende viking affirme qu’un homme qui consomme régulièrement de la rhodiole pourra vivre avec force et puissance pendant près de 200 ans.
La diversité de ses constituants (plus de sept groupes de composés chimiques) et l’abondance d’observations cliniques favorables permettent d’affirmer que les rhizomes de Rhodiola rosea constituent un remède de choix pour préserver sa santé globale, améliorer sa résistance au stress et renforcer l’activité du système immunitaire. En plus de son action antioxydante, on peut noter que la Rhodiola optimise l’utilisation de l’oxygène dans les chaînes respiratoires cellulaires. Ce pouvoir est un atout essentiel dans les critères d’une plante anti-âge. Mahtab Jafari, chercheur à l’Université d’Irvine en Californie, a réussi à prolonger de 25% l’espérance de vie de mouches à fruits grâce à des extraits de Rhodiola rosea(1).
À côté de ces alicaments exceptionnels, d’autres plantes issues de la thérapeutique antique ou élixirs de longue vie méritent d’être réévaluées.
Le ginkgo
Considéré par certains auteurs comme un véritable fossile vivant, le ginkgo (Ginkgo biloba), ou “arbre de la longévité”, est un descendant de certains des arbres qui étaient autrefois plantés dans les jardins des empereurs chinois et japonais.
Sa composition unique en flavonoïdes et surtout en ginkgolides, aux puissantes propriétés antioxydantes, pourrait être à l’origine de son exceptionnelle longévité et de son étonnante résistance aux champignons parasites, ainsi qu’à la pollution de l’air.
Le ginkgo est réputé pour son action tonique sur la circulation sanguine, notamment au niveau cérébral, mais il possède de nombreuses autres propriétés. Il optimise l’utilisation du glucose, de l’oxygène et de l’ATP mitochondrial ; il peut prévenir le vieillissement des yeux et freiner la perte d’audition et les acouphènes ; il combat les dysfonctionnements érectiles liés à une mauvaise circulation ; il améliore la résistance au stress et protège le système nerveux grâce à son activité neuroprotectrice.
Le romarin
Rosmarinus officinalis : la fontaine de jouvence. Cet arbuste méditerranéen typique, qui fleurit presque toute l’année, symbolise la jeunesse éternelle. Déjà connu dans l’Antiquité pour stimuler la mémoire et la concentration, il a par ailleurs largement été utilisé à travers les âges pour traiter le surmenage physique et intellectuel. Elle entre dans la composition de la célèbre “Eau de la reine de Hongrie”, considérée comme un véritable élixir de jeunesse.
Une étude approfondie de ses constituants révèle la coexistence de plusieurs composés à l’action antioxydante tels que le carnosol, les acides ursolique et oléanique, ainsi que de nombreux flavonoïdes. Cette activité antioxydante, son action tonique sur le cœur et le cerveau, ainsi que son action stimulante sur les enzymes de détoxification hépatique, élèvent le romarin au rang de meilleure plante anti-âge de notre pharmacopée européenne.
Le mot de la fin
La plante idéale capable de rendre centenaire aurait les attributs suivants : maintenir l’intégrité du tissu conjonctif, protéger les mitochondries du stress oxydatif, favoriser l’équilibre hormonal, limiter l’inflammation chronique, combattre les effets du stress chronique, retarder le vieillissement cérébral et préserver l’écosystème intestinal.
Pour bénéficier en toute sécurité des vertus anti-âge de ces trésors de santé, il est conseillé de suivre les recommandations d’un herboriste professionnel qui saura choisir au mieux la ou les plantes en fonction de l’âge, du sexe et de la nature des troubles physiologiques, adapter la durée des cures à répartir dans l’année et sélectionner la forme galénique la plus pertinente (tisanes, comprimés, extraits standardisés, etc.).
Sources éditoriales et fact-checking