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senescence et senolytique
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Sénescence et sénolytiques : une nouvelle approche anti-âge

  • Mis à jour le 20 mars 2022
  • Par Mehdi SI TAYEB, Ingénieur en biologie moléculaire et cellulaire
Crédit photo © Adobe Stock
https://www.docteur-fitness.com/wp-content/uploads/speaker/post-14610.mp3?cb=1612825659.mp3

Le vieillissement est un phénomène qui concerne chaque être vivant et qui hélas, est la cause d’un grand nombre de maladies et pertes de fonctions associées. L’être humain, toujours en quête de longévité, s’est évertué à en comprendre ses causes et ses mécanismes pour pouvoir vivre plus longtemps.

De nos jours la science du vieillissement nous livre certains de ces secrets afin de vivre en meilleure santé avec l’âge.

La sénescence cellulaire : kézako ?

Les cellules vivantes sont les unités fonctionnelles de tout organisme. Elles sont en très grand nombre (on estime leur nombre à environ 30 000 milliards(1)), de toutes formes et chacune a une fonction distincte.

C’est ainsi, toutes à de rares exceptions finissent par dépérir avec le temps. Cependant, le destin final d’une cellule n’est pas tracé : certaines vont simplement mourir et disparaitre (apoptose), tandis que d’autres vont se mettre en état de veille définitif, c’est cette veille qu’on nomme la “sénescence”.

La sénescence cellulaire survient généralement quand une cellule accumule trop de dommages au niveau de son ADN ; cela peut être causé par l’âge ou par des agents mutagènes. Avec le temps, la plupart des tissus et des organes finissent donc par accumuler un nombre conséquent de cellules sénescentes.

Les cellules qui rentrent en sénescence présentent plusieurs caractéristiques :

  • Elles sont généralement résistantes à la mort cellulaire ;
  • Elles ne remplissent plus leur fonction d’origine, ne peuvent pas se diviser et sont considérées comme très peu actives métaboliquement ;
  • Elles relâchent dans leur environnement des molécules pro-inflammatoires, un phénomène qu’on appelle le SASP (Senescence Associated Secretory Phenotype).
La sénescence est un mécanisme pro-inflammatoire qui survient naturellement avec le temps.
Les cellules qui sont “jeunes” et fonctionnelles (représentées en bleu) deviennent avec le temps sénescentes (représentées en marron), ces dernières à défaut de mourir ou d’assumer leur fonction vont rester inertes et relâcher des molécules inflammatoires dans leur environnement (représenté par le nuage rouge).
Crédit Schéma © Medhi SI TAYEB

Du fait de leur nombre croissant avec l’âge et de leur caractère pro-inflammatoire, la science cherche à comprendre si les cellules sénescentes pourraient être la cause des principaux symptômes de la vieillesse.

C’est pour répondre à cette question que des expériences furent menés dans le but de détruire les cellules sénescentes, afin de voir si cela suffisait à redonner jouvence.

Fini la sénescence !

Les premiers essais eurent lieu dans un premier temps sur la souris avec des outils génétiques capables d’éliminer la plupart des cellules sénescentes de l’organisme. Ces expériences sur la souris ont ainsi démontré que la mort induite des cellules sénescentes conduisait à une amélioration de santé avec l’âge(2), en particulier au niveau de la masse musculaire, de la cataracte et du tissu adipeux qui furent tous améliorés après élimination des cellules sénescentes.

L’utilisation d’outils génétiques sur l’être humain n’étant toutefois pas faisable, il demeurait alors nécessaire de trouver une autre stratégie avec une approche médicamenteuse.

La science s’est donc attelée à trouver des molécules dont l’assimilation par l’organisme pourrait tuer spécifiquement les cellules sénescentes, on parle de molécules “sénolytiques”.

Les sénolytiques

Les premiers sénolytiques à avoir été identifiés furent le Dasatinib (un médicament contre la leucémie myéloïde chronique) couplé à la quercétine (un flavonoïde couramment utilisé comme supplément alimentaire)(3).

Parmi les effets sur les souris de ce binôme médicamenteux, on notera une amélioration cardio-vasculaire, une meilleure longévité et une réduction de l’ostéoporose.

Depuis d’autres molécules aux propriétés sénolytiques ont été identifiées tandis que d’autres ont même été synthétisés de A à Z et attendent d’être testés sur l’être humain.

Où puis-je trouver des sénolytiques au juste ?

Si certaines molécules de laboratoires ont de forts arguments, la nature possède elle aussi ses ressources. Voici quelques exemples de sénolytiques naturels reconnus :

La quercétine

On ne présente plus la quercétine, ce flavonoïde possède en effet d’innombrables vertus dont la principale est son incroyable effet antioxydant. La quercétine est utilisée en science comme sénolytique uniquement en duo avec le Dasatinib (médicament anticancer) mais celle-ci possèderait un effet à elle toute seule.

Quoi qu’il en soit, à défaut d’être un sénolytique efficace la quercétine reste un anti-âge puissant par son action antioxydante et son action contrant la diminution du NAD+ lié au vieillissement(4).

La quercétine se trouve en grandes quantités dans la câpre, la livèche, les piments et même le chocolat noir !

La fisétine

Cousine polyphénol du resvératrol, celle-ci bénéficie d’effets similaires tels que l’activation des sirtuines (enzymes jouant un rôle dans de nombreux processus anti-âge) et une action antioxydante.

La fisétine a été identifiée comme un sénolytique plus efficace chez la souris que la quercétine(5). Un essai clinique est en cours chez des femmes âgées afin de vérifier ces effets bénéfiques et devrait être publié en 2021(6).

On trouve la fisétine en grande quantité presque exclusivement dans les fraises.

La piperlongumine

Moins connu et pourtant très intéressante, la piperlongumine est une molécule aux propriétés anticancer qui a récemment été identifié comme sénolytique(7).

On en trouve notamment dans le poivrier long, une liane originaire d’Inde. Le poivrier long possède en outre l’avantage d’être riche en pipéridine, une autre substance bénéfique pour la santé.

Pour conclure, l’élimination des cellules sénescentes est une voie en pleine expansion et le nombre de sénolytiques ne cesse d’augmenter. Il reste à vérifier leurs effets sur l’Homme à proprement parler et à comprendre leur mécanisme. Néanmoins, certains résultats chez le modèle animal laissent optimiste, nul doute que l’alimentation jouera, sans surprise, un rôle crucial dans la lutte contre le vieillissement.

Références[+]

Références
1↑Sender, Ron, et al. « Revised Estimates for the Number of Human and Bacteria Cells in the Body ». PLoS Biology, vol. 14, no 8, août 2016. PubMed Central, doi:10.1371/journal.pbio.1002533.
2↑Baker, Darren J., et al. « Clearance of P16Ink4a-Positive Senescent Cells Delays Ageing-Associated Disorders ». Nature, vol. 479, no 7372, novembre 2011, p. 232‑36. PubMed, doi:10.1038/nature10600.
3↑Zhu, Yi, et al. « The Achilles’ Heel of Senescent Cells: From Transcriptome to Senolytic Drugs ». Aging Cell, vol. 14, no 4, août 2015, p. 644‑58. PubMed, doi:10.1111/acel.12344.
4↑Escande, Carlos, et al. « Flavonoid Apigenin Is an Inhibitor of the NAD+ Ase CD38: Implications for Cellular NAD+ Metabolism, Protein Acetylation, and Treatment of Metabolic Syndrome ». Diabetes, vol. 62, no 4, avril 2013, p. 1084‑93. PubMed, doi:10.2337/db12-1139.
5↑Yousefzadeh, Matthew J., et al. « Fisetin Is a Senotherapeutic That Extends Health and Lifespan ». EBioMedicine, vol. 36, octobre 2018, p. 18‑28. PubMed, doi:10.1016/j.ebiom.2018.09.015.
6↑Kirkland, James L. AFFIRM: A Phase 2 Randomized, Placebo-Controlled Study of Alleviation by Fisetin of Frailty, Inflammation, and Related Measures in Older Women. Clinical trial registration, NCT03430037, clinicaltrials.gov, 20 février 2020. clinicaltrials.gov.
7↑Wang, Yingying, et al. « Discovery of Piperlongumine as a Potential Novel Lead for the Development of Senolytic Agents ». Aging, vol. 8, no 11, 19 2016, p. 2915‑26. PubMed, doi:10.18632/aging.101100.



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