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L’utilisation des odeurs dans le but de déclencher des sentiments favorables au bien-être humain est une pratique ancienne. L’aromathérapie olfactive propose d’utiliser le parfum et les vibrations des huiles essentielles pour soulager les douleurs physiques ou psychiques.
L’odorat, sens dit « primitif », a très longtemps été associé aux animaux et pourtant il constitue un sens privilégié pour accéder au monde de l’émotionnel et de l’inconscient. Il est moins développé depuis que l’homme a adopté la station debout, donc loin du sol. Pourtant, le bébé in utero est déjà capable de capter les odeurs dans le liquide amniotique, il reconnaît l’odeur de sa mère à sa naissance. Les odeurs s’adressent à l’instinct, à ce savoir inconscient et enfoui, mais bien présent. L’odeur parle, garde en éveil, attire, repousse, alarme d’un danger latent, aiguise la vigilance, mais aussi agresse ou détend.
L’odorat est bien le seul sens qu’il est impossible de leurrer, sens en faction 24 heures sur 24, associé à la respiration.
Relié à la nature depuis bien longtemps, l’Homme a évolué avec les plantes aromatiques. Dans tous les rites magiques et religieux, ces plantes ont été largement utilisées en fumigation comme la myrrhe, l’encens, le nard, mais aussi comme dans certains rites cultuels pour aborder la mort, l’apprivoiser, l’explorer.
Chaque fragrance est symbolique et recouvre un message ou une volonté de communication, voire de manipulation.
Études sur le comportement
De nombreuses expériences ont été menées pour étudier l’impact des odeurs sur le comportement de l’être humain.
Jacob Steiner, en 1986, a exposé à leur insu des sujets à une fragrance de faible intensité, les sujets concernés ont amélioré leurs performances dans un test de mémoire.
Une étude(1) conduite par le CNRS et menée au CHU de Strasbourg a montré qu’en diffusant de la vanille dans les couveuses des grands prématurés, il était possible de réduire les apnées des bébés. « Des effluves sucrés de vanille se répandent : bébé suçote, fait mine de mâchonner, de se lécher les lèvres et même de tendre la bouche pour saisir l’odeur. Il aime, manifestement, et son bien-être se mesure à la détente de son corps et à sa respiration aisée. »
Le fonctionnement de l’odorat est important à connaître pour comprendre l’impact des odeurs sur le comportement humain. En respirant, l’homme va capter, au travers de ses récepteurs sensoriels, les molécules odorantes. Par l’olfaction, les fragrances entrent directement au niveau du cerveau limbique, siège des émotions, de la mémorisation, de la motivation, des sentiments, d’attachement, voire de dépendance. C’est lui qui relie l’odeur sentie à un événement, c’est lui qui détermine si l’information reçue est agréable ou pas. Il est binaire : plaisir et déplaisir, épanouissement et asservissement.
Toute cette information olfactive n’est pas envoyée à la conscience, une partie reste là, enfouie, et peut resurgir à la faveur d’un événement. Cas unique dans le corps humain, les neurones de la muqueuse olfactive se reproduisent en permanence, laissant ainsi l’odorat intact tout au long de la vie. C’est pourquoi les souvenirs olfactifs peuvent ressurgir longtemps après l’événement et seront plus fiables que les souvenirs visuels. D’autre part, il existe des connexions neuronales entre l’odorat et la vue ainsi qu’entre l’odorat et l’ouïe. C’est pourquoi le souvenir olfactif intègre le plus souvent le contexte audiovisuel à l’émotion.
Aromachologie ou olfactothérapie ?
L’aromachologie, terme datant de 1982, s’intéresse aux relations entre la psychologie et la technologie des fragrances des huiles essentielles utilisées pour induire divers sentiments et émotions spécifiques (relaxation, sensualité, bonheur, bien-être) grâce à la stimulation des voies olfactives.
L’olfactothérapie, elle, a été initiée en 1992 par Gilles Fournil ; elle est le fruit de trente années de recherches sur l’origine de la souffrance humaine, en collaboration avec d’autres thérapeutes. Elle met en œuvre les incroyables capacités des molécules aromatiques des huiles essentielles, mais aussi leurs vibrations pour agir sur la psychosomatique, l’énergétique et le développement personnel.
Faire remonter les souvenirs
En utilisant le pouvoir évocateur des odeurs, l’olfactothérapie, ou « thérapie par les odeurs », ramène à l’origine de la souffrance pour la faire revivre afin de la pacifier. Elle va permettre à chacun d’identifier un mal-être en puisant dans sa mémoire olfactive. Chaque personne aura un ressenti différent en respirant les odeurs des huiles essentielles, cela dépend entièrement de son vécu, le souvenir olfactif étant propre à chacun. La primauté du sens olfactif est émotionnelle, ensuite apparaît le souvenir : cela me rappelle la maison de mes grands-parents, l’atelier de bois de mon oncle. L’odeur est associée à une émotion, elle-même reliée à un souvenir.
Accompagnée par un olfactothérapeute, la personne qui respire les molécules aromatiques des huiles essentielles sélectionnées est amenée à comprendre le sens de sa souffrance et va pouvoir s’en libérer. La méthode de Gilles Fournil consiste à sélectionner, une fois testée, deux odeurs, une aimée et une détestée. Chacune d’elles porte une charge émotionnelle révélant une piste de travail. La prise de conscience, quand elle se produit, amène une libération émotionnelle et la personne, si elle se sent ouverte au changement, apprivoisera l’odeur détestée.
L’olfactothérapie amène ainsi chacun à mieux se connaître, mieux s’accepter, pour mieux s’aimer et mieux aimer la vie et si un changement s’avère nécessaire, il se fera tranquillement, dans la paix et l’harmonie.
Un exemple olfactif : l’huile essentielle de laurier noble
Active l’énergie en douceur, apaise les angoisses et la mélancolie, renforce la capacité de concentration et la mémoire, donne du courage.
Mettre une goutte directement sur ses poignets, les frotter l’un contre l’autre. Apposer les mains sur les yeux et effectuer une respiration consciente.
L’âme et l’esprit des plantes
Il est impossible d’aborder les huiles essentielles sans parler de leurs vibrations. Elles agissent sur l’état psycho-émotionnel et spirituel de chaque être humain, sur nos sens, nos corps subtils et les centres énergétiques appelés chakras en médecine ayurvédique. À chaque chakra sont reliés un organe et une glande endocrine qui peuvent être responsables de bien des maux en cas de dysfonctionnements.
Les molécules aromatiques respirées vont agir sur les symptômes physiques comme l’insomnie, l’hypertension, mais aussi sur les addictions (au sucre, à l’alcool, au café, à la cigarette), elles vont permettre un bien-être, une détente et seront un soutien lors des moments de sevrage. La vie actuelle et les contraintes font qu’il est difficile de se sentir bien en permanence. Il arrive parfois d’être triste, découragé, nerveux, angoissé. Il est possible de recourir à une huile essentielle susceptible d’apporter une aide lors d’une séance de respiration lente profonde, consciente dans un moment de détente : le bain et le massage peuvent aussi être précieux.
Il est maintenant admis que les molécules odorantes des huiles essentielles agissent, lors des soins palliatifs, comme antidouleur, mais aussi pour permettre le lâcher-prise du patient en stade terminal.
Diffuser ou respirer des huiles essentielles pour le plaisir qu’elles procurent est un premier pas vers l’aromathérapie olfactive. Laisser son instinct choisir une huile essentielle qui apporte plaisir et réconfort est une porte ouverte sur l’olfactothérapie.
Si on envisage d’entreprendre un véritable travail sur soi avec les huiles essentielles, il est préférable de se faire aider par une personne compétente et le recours à un olfactothérapeute confirmé sera dès lors indispensable.
Il ne faut pas oublier que les huiles essentielles sont l’âme et l’esprit des plantes, elles font partie des substances les plus précieuses que la nature puisse nous offrir. Il est important de les utiliser avec conscience et respect.
Le végétal n’imite pas l’humain, le bouleau ne cherche pas à ressembler à un hêtre, l’aubépine accepte ses épines. En apprivoisant les odeurs et les vibrations des huiles essentielles, le consultant apprivoise la sagesse du règne végétal.
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Sources éditoriales et fact-checking