Lundi 27 janvier 2025, le groupe Coca-Cola a émis un rappel massif de plusieurs de ses boissons phares en Belgique et aux Pays-Bas, notamment du Coca-Cola, Sprite, Fanta et Fuze Tea. La France ne serait pas concernée selon le géant américain. En cause : une teneur trop élevée en chlorate dans les bouteilles et canettes incriminées.
Le chlorate, un sous-produit du chlore omniprésent
Mais qu’est-ce que le chlorate exactement ? Il s’agit d’un composé chimique, sous-produit des désinfectants au chlore couramment utilisés dans l’industrie agroalimentaire. Comme le souligne l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le chlorate peut se retrouver dans les aliments suite à l’utilisation d’eau chlorée lors des processus de transformation ou pour désinfecter les équipements.
On en trouve donc un peu partout : fruits, légumes frais et surgelés, boissons diverses… Mais c’est dans l’eau potable que les concentrations les plus élevées sont généralement observées. L’EFSA a d’ailleurs fixé une dose journalière tolérable de 3 microgrammes par kilo de poids corporel pour une exposition à long terme.
Quels risques pour la santé ?
Si le chlorate est présent dans de nombreux produits alimentaires, une dose trop importante peut-elle avoir des conséquences sur notre santé ? Il faut distinguer deux types d’exposition :
- L’exposition chronique : le chlorate peut empêcher l’absorption d’iode par l’organisme. Or cet oligo-élément est indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes qui jouent un rôle clé dans la croissance, la maturation cellulaire, la régulation de la température corporelle et du métabolisme. Les nourrissons, jeunes enfants et enfants jusqu’à 10 ans souffrant d’une carence légère à modérée en iode sont les plus à risque.
- L’exposition aiguë : en cas d’apport très élevé sur une courte période, le chlorate devient toxique. Il peut limiter la capacité du sang à transporter l’oxygène et entraîner une insuffisance rénale. Mais rassurons-nous, l’EFSA estime improbable de dépasser la dose de référence aiguë fixée à 36 µg/kg, même avec les niveaux les plus hauts.
Quid des bouteilles rappelées ?
Si Coca-Cola n’a pas communiqué sur les taux exacts de chlorate retrouvés dans les lots concernés, l’entreprise se veut rassurante. Elle assure que le risque pour les consommateurs est très faible. Affaire à suivre donc, en attendant que ces boissons soient retirées des rayons par mesure de précaution.
Le chlorate, cet invisible compagnon de notre alimentation moderne, nous rappelle l’importance d’une surveillance étroite et continue ! Et si cet épisode poussait à repenser nos méthodes de désinfection et de traitement de l’eau ?