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Depuis ces 10 dernières années, nous entendons tout et son contraire en matière d’alimentation. De nombreuses théories voient le jour et s’associent souvent à des régimes. Ces derniers créés souvent un phénomène de mode qui dure plus ou moins longtemps, mais dont les effets peuvent durer toute notre vie.
Dans cet article, nous allons donc faire une rétrospective des régimes à la mode dans les années 2010, avec leurs effets sur l’organisme.
Le régime DUKAN

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Bien que le régime DUKAN ne soit pas très récent (il date des années 70), de nombreuses personnes continuent à le tester encore aujourd’hui.
Le grand principe est l’alimentation hyper-protéiné tout en stoppant certaines catégories d’aliments comme les féculents, les sucres, les fruits et certaines graisses et légumes. On rentre donc dans un état de déséquilibre nutritionnel.
Mais alors qu’elle est la différence avec la nutrition des sportifs ?
Les sportifs notamment de haut niveau doivent avoir une proportion de protéines augmentée par rapport à la normale pour pallier à leur activité physique. Mais ils ont par ailleurs une alimentation très équilibrée en ne négligeant aucune catégorie d’aliment.
Les personnes qui ont essayé le régime DUKAN ont pu remarquer une perte de poids très rapide au début. Une alimentation basée en majorité de protéines force l’organisme à puiser dans les réserves du corps. Mais à l’arrêt de ce régime, une reprise de poids est inévitable. Concrètement, il faudrait suivre ce régime à vie pour maintenir son poids. Mais il est très difficile de s’y tenir au vu des frustrations et des effets secondaires qu’il entraîne.
Le régime DUKAN a d’autres conséquences comme des carences suite à l’exclusion d’aliments, et une possible pathologie rénale.
Petit point sur le fonctionnement du corps humain : les protéines ne fonctionnent pas comme les lipides et les glucides, lorsque nous consommons trop de sucres ou de graisses on les stocke ; mais lorsque nous consommons trop de protéines, les reins sont mis à contribution pour les métaboliser. En consommant trop de protéines, nos reins se fatiguent et finissent par dysfonctionner. Le risque est d’autant plus important si vous avez une prédisposition génétique.
Il faut aussi savoir que certains acides aminés (les petites briques qui composent les protéines) peuvent être transformés en graisse par le corps. Ces derniers sont métabolisés pour obtenir de l’acétoacétate, puis de l’acétyl-CoA qui peut lui-même être transformé en acides gras.
Lorsque vous mangez trop de protéines, le corps est aussi capable de transformer certains acides aminés en glucose. Le régime DUKAN a donc tout faux et c’est la raison pour laquelle on le classe souvent parmi les pires régimes amaigrissants.
Le régime cétogène

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Ce régime se base sur une répartition comme suit : 70% de lipides minimum, 20% de protéines minimum, 10% de glucides maximum.
Le but est de faire rentrer le corps en état de cétose : en absence de glucides, le corps va utiliser les graisses pour produire de l’énergie.
Bien que l’on puisse constater une perte de poids assez importante, il y a d’autres facteurs à prendre en compte.
La forte teneur en lipides (pas toujours de bonne qualité) augmente le risque de maladies cardiovasculaires et de troubles hépatiques. La faible consommation de fibres entraîne une importante constipation, et peut même entraîner des troubles au niveau du microbiote intestinal(1).
On remarque également un déficit non négligeable en vitamines et minéraux qui peut donc entraîner divers troubles/pathologies.
À l’origine, ce régime est préconisé chez des patients atteints de fortes crises d’épilepsie, mais des adeptes y ont trouvé des bénéfices avec une augmentation du niveau d’énergie dans la journée. Il peut être intéressant de le suivre sur une période donnée mais pas sur le long court afin d’éviter les désagréments. Par ailleurs, le régime cétogène étant très énergétique, la reprise d’une alimentation standard équilibrée n’engendre pas systématiquement de reprise de poids.
Le régime paléo

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Contrairement à ce que l’on pense, il ne s’agit pas de manger tous les aliments crus.
Le régime paléolithique vise à revenir à l’alimentation de nos ancêtres, avant l’ère industrielle. Avec beaucoup de végétaux, pas de produits transformés, peu voir pas de céréales ni de légumes secs, beaucoup de protéines et pas de produits laitiers.
La suppression des féculents et des aliments transformés est responsable de la perte de poids dans un premier temps.
La satiété est parallèlement comblée par la présence importante de protéines issues de viandes maigres/poisson et de fibres issues de végétaux.
Au niveau du transit, c’est la grande quantité de fruits et légumes consommés qui va couvrir les besoins en fibres et ainsi favoriser une bonne digestion et un bon transit intestinal.
La prévention des maladies cardiovasculaires avec le régime paléolithique résulte de la consommation d’oléagineux riche en oméga 3 ainsi que d’huiles végétales.
Mais il s’agit d’un régime contraignant et frustrant à long terme notamment à cause de sa monotonie. Il est difficilement compatible avec une vie sociale très active (chez les amis, au restaurant, etc.).
L’exclusion de certaines catégories d’aliments peut également entraîner des carences surtout en calcium et magnésium(2) et vitamines du groupe B (surtout B1, B6, B9) et D(3).
Il y a également un apport trop apportant en mauvaises graisses (acides gras saturés) augmentant ainsi le taux de cholestérol et par la suite le risque de maladies cardio-vasculaires. L’arrêt du régime entraîne une reprise de poids presque systématique. Ce régime est également très contradictoire par rapport à l’Histoire étant donné que les chasseurs-cueilleurs se nourrissaient surtout de végétaux et de fruits plutôt que de viande. Les animaux étaient sauvages étaient surtout des prédateurs pour les Hommes.
Si ce sujet vous intéresse, ce TED (en anglais) vous plaira surement :
La chrononutrition

La chrononutrition se base sur le fonctionnement de notre corps. Il faut partir du principe que tout au long d’une journée, notre corps sécrète plusieurs substances différentes.
L’idée est de choisir ces aliments en fonction de ces sécrétions :
- Au réveil, il y a une sécrétion de lipases, protéases et insuline de façon naturelle. De ce fait, le petit déjeuner le plus adapté serait inspiré de nos amis anglais et allemand avec un repas plutôt salé. Du fromage (plutôt frais), de la viande maigre, des oeufs, du pain, du beurre et des produits comme du guacamole sont à privilégier. Une orientation plutôt grasse et riche en protéines.
- Pour le repas du midi, des protéases et amylases sont sécrétées. On privilégiera ainsi une source de protéines et un ensemble de céréales (féculents/légumes secs).
- Dans l’après-midi, notre corps produit à nouveau de l’insuline. Un goûter sucré est donc idéal, tout en choisissant la qualité de ces produits. Par exemple : du chocolat noir dans du pain ou de la compote, un fruit avec un yaourt.
- Pour le dîner, il n’y a presque plus de sécrétions. Il faudrait ainsi opter pour un dîner très léger, composé de légumes uniquement.
La chrono-nutrition n’exclut pas d’aliments donc peu de frustration et pas de monotonie. Il s’agit de savoir quand manger tel produit afin de retrouver son poids de forme. Cette façon ne convient pas à tout le monde, certains ont beaucoup de mal avec le petit déjeuner salé ou de manger très peu le soir.
Les autres régimes restrictifs
Ils sont de plus en plus présents sur le marché vantant leurs mérites soit avec des plats à réchauffer qui viennent directement chez vous, ou alors des berlingots à boire, etc. la liste est longue.
Ils se basent tous sur le même principe : la restriction des quantités et de catégories d’aliments.
Pour les personnes qui arrivent à tenir leurs régimes sur un moment, on remarque une perte de poids. Elle est explicable du fait que les apports sont largement diminués par rapport aux besoins.
La reprise de poids est systématique mais pourquoi ?
Lorsque l’on diminue trop nos apports, le corps s’imagine que l’on se retrouve dans un état de famine. S’il y a à nouveau une augmentation des apports (arrêt du régime), le corps va directement stocker ce qu’il ingère pour palier à une future famine potentielle.
De plus, le corps a un fonctionnement très complexe et, plus une personne fait de régimes, plus la perte de poids est longue et difficile.
Alors si jamais vous avez besoin de perdre du poids, consultez donc un vrai professionnel de santé (diététicien-nutritionniste ou médecin nutritionniste et non un coach en nutrition ni un nutritionniste) qui rééquilibrera votre alimentation sans faire subir de dommages à votre corps.
Sources éditoriales et fact-checking