Ne manquez aucun article ou étude publiés ! Suivre nos articles sur Google News
Vous êtes-vous déjà retrouvé devant le miroir, scrutant chaque détail de votre visage ou de votre corps, obsédé par une imperfection que personne d’autre ne semble remarquer ? Si oui, vous n’êtes pas seul. En fait, il existe un terme pour décrire cette expérience : la dysmorphophobie.
La dysmorphophobie, également connue sous le nom de trouble dysmorphique corporel, est un trouble mental qui se caractérise par une préoccupation excessive pour un défaut perçu dans l’apparence physique. Ce défaut, souvent invisible pour les autres, peut devenir une source majeure d’anxiété et d’obsession pour la personne qui en souffre.
Définition
La dysmorphophobie est un trouble psychiatrique caractérisé par une préoccupation pathologique d’un ou plusieurs défauts physiques inexistants ou légers. Cette peur excessive et irrationnelle de la laideur peut prendre des proportions démesurées et affecter considérablement la qualité de vie de l’individu.
Dans le cas de la dysmorphophobie, l’individu est convaincu d’avoir un défaut esthétique qui, en réalité, n’existe pas ou est très léger. Cette obsession de l’apparence peut conduire à des comportements répétitifs, comme se regarder constamment dans le miroir, se laver avec insistance, ou se comparer à d’autres individus.
Les symptômes
Les symptômes de la dysmorphophobie peuvent se développer soudainement ou progressivement. Ils varient en intensité d’un individu à l’autre, mais ont tendance à persister sans prise en charge adaptée. Les symptômes courants de la dysmorphophobie comprennent :
- Une obsession sur le défaut perçu ;
- Un temps important passé à se regarder dans un miroir ou, au contraire, l’évitement de toute surface pouvant refléter son image ;
- Le camouflage du défaut (port d’un chapeau, d’une écharpe, etc.) ;
- De nombreuses consultations médicales ;
- Le recours à la chirurgie esthétique ;
- L’isolement social ;
- Une anxiété, dépression.
Diagnostic
Le diagnostic de la dysmorphophobie est souvent tardif en raison de la honte que les patients éprouvent à révéler leurs symptômes, ou du fait qu’ils croient sincèrement être laids. Le diagnostic est clinique et se base sur la présence des trois composantes de la phobie : l’anxiété d’anticipation, la réaction anxieuse en elle-même, et l’évitement pour calmer l’anxiété.
Traitement
En cas d’impact trop important sur la qualité de vie des patients, les phobies nécessitent une prise en charge adaptée. Les thérapies cognitivo-comportementales associées à certaines techniques de relaxation ont déjà fait leurs preuves dans ce domaine. Parfois, un traitement médicamenteux peut être associé à la psychothérapie du patient.
La thérapie cognitivo-comportementale semble particulièrement adaptée pour les patients souhaitant supprimer rapidement les symptômes de leur phobie. Cette thérapie consiste à exposer progressivement le patient à l’objet ou la situation qui déclenche sa peur jusqu’à ce qu’il parvienne à contrôler son anxiété. Les patients peuvent obtenir un soulagement de leurs symptômes en quelques mois.
Pour ceux qui souhaitent effectuer un travail plus en profondeur sur eux-mêmes afin de découvrir l’origine de leur phobie, une thérapie analytique, plus longue, peut être envisagée. L’hypnothérapie peut également être employée.
Les médicaments sont, dans la plupart des phobies, utilisés ponctuellement afin de soulager les symptômes liés à l’anxiété ou à la dépression.
Facteurs de risque
L’éducation et l’environnement familial semblent jouer un rôle important dans l’apparition des phobies. En effet, bien que l’existence de facteurs génétiques n’ait pas été démontrée, un parent phobique peut transmettre une certaine vulnérabilité émotionnelle à son enfant sans le vouloir, ce qui peut le prédisposer aux phobies.
Ce type de trouble débute le plus souvent pendant l’adolescence. Les femmes sont plus fréquemment touchées. On estime que près de 2 % de la population est concernée.
Chez les sportifs et les pratiquants de musculation
Chez les sportifs et les pratiquants de musculation, la dysmorphophobie peut prendre une forme spécifique, souvent appelée “dysmorphie musculaire” ou “complexe d’Adonis”. Les personnes atteintes de cette forme de dysmorphophobie sont convaincues qu’elles ne sont pas assez musclées, malgré un entraînement intensif et un physique déjà très développé.
Cette obsession de la musculature peut conduire à des comportements extrêmes, comme des entraînements excessifs, l’usage de stéroïdes anabolisants ou d’autres substances pour augmenter la masse musculaire, et une attention excessive portée à l’alimentation et aux compléments alimentaires. Ces comportements peuvent avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale.
Il est important de noter que la culture du sport et de la musculation, qui valorise un physique musclé et sculpté, peut contribuer à l’apparition et à la persistance de la dysmorphie musculaire. Cependant, il ne faut pas confondre une préoccupation saine pour la forme physique et l’entraînement avec la dysmorphie musculaire, qui est un trouble psychiatrique sérieux.
Avec les troubles alimentaires
La dysmorphophobie est souvent associée à des troubles alimentaires, comme l’anorexie et la boulimie. En effet, la préoccupation excessive pour l’apparence physique peut conduire à des comportements alimentaires malsains, comme des régimes extrêmes, des jeûnes, des crises de boulimie, ou l’usage de laxatifs ou de diurétiques pour perdre du poids.
Ces comportements peuvent avoir des conséquences graves sur la santé, comme la malnutrition, les troubles électrolytiques, les problèmes cardiaques, et d’autres complications médicales. De plus, ils peuvent renforcer la dysmorphophobie, en créant un cercle vicieux où la préoccupation pour l’apparence physique conduit à des comportements alimentaires malsains, qui à leur tour aggravent la préoccupation pour l’apparence physique.
L’impact sur la vie quotidienne
L’impact de la dysmorphophobie sur la vie quotidienne peut être dramatique. En effet, les patients peuvent être gênés d’apparaître en public et donc ne plus se rendre à l’école, au travail ou participer aux événements sociaux. Dans les cas les plus sévères, le patient ne sort de chez lui que la nuit, voire plus du tout pour ne pas être vu.
Par ailleurs, la dysmorphophobie peut affecter la confiance en soi et l’estime de soi, ce qui peut avoir des répercussions sur la capacité à établir et à maintenir des relations saines. Les personnes atteintes de dysmorphophobie peuvent avoir du mal à croire que d’autres peuvent les trouver attirantes ou les aimer en raison de leur perception déformée de leur apparence.
L’isolement social qui peut en découler peut aboutir à des dépressions, des hospitalisations voire à un comportement suicidaire.
Vos questions fréquemment posées
Comment puis-je aider quelqu’un qui souffre de dysmorphophobie ?
Si vous connaissez quelqu’un qui souffre de dysmorphophobie, vous pouvez l’encourager à chercher de l’aide professionnelle, lui faire savoir que vous êtes là pour le soutenir et l’écouter, et éviter de critiquer ou de juger son apparence physique. Vous pouvez également lui donner de l’information sur les traitements disponibles et les ressources communautaires.
La dysmorphophobie peut-elle être prévenue ?
Comme les causes de la dysmorphophobie sont variées et complexes, il n’y a pas de moyen de la prévenir directement. Cependant, encourager une saine estime de soi et une image corporelle positive, ainsi que de parler ouvertement des problèmes de santé mentale peut aider à réduire le risque de développer des problèmes liés à la dysmorphophobie.
Les personnes souffrant de dysmorphophobie sont-elles obsédées par leur poids ?
Pas nécessairement. Bien que la dysmorphophobie puisse se manifester par des préoccupations liées au poids ou à la forme corporelle de la personne, elle peut également se concentrer sur d’autres aspects de l’apparence physique, tels que les traits du visage, les cheveux, les mains ou les pieds.
Le mot de la fin
La dysmorphophobie est un trouble psychiatrique complexe qui nécessite une prise en charge adaptée. Si vous ou une personne que vous connaissez présentez des symptômes de dysmorphophobie, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé. Il existe des traitements efficaces qui peuvent vous aider à surmonter ce trouble et à retrouver une qualité de vie satisfaisante.
Livres sur la dysmorphophobie
Prix mentionné à titre indicatif et susceptible d’évoluer. Lien affilié Amazon.