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Une étude menée par le Ohio State University Comprehensive Cancer Center vient de révéler une découverte alarmante : les personnes qui vapotent et fument en même temps ont quatre fois plus de risques de développer un cancer du poumon que celles qui se contentent de fumer. Et ce, quels que soient leur sexe ou leur origine ethnique.
Un constat sans appel
Publiée dans le Journal of Oncology Research and Therapy(1), cette étude est la première à démontrer que l’utilisation combinée de la cigarette électronique et de la cigarette traditionnelle augmente considérablement le risque de cancer par rapport au tabagisme seul. Un constat qui sonne comme un véritable coup de tonnerre dans le monde de la santé publique.
Les chercheurs ont analysé les habitudes de consommation de tabac et de vapotage de 4 975 personnes atteintes d’un cancer du poumon, qu’ils ont comparées à celles d’un groupe témoin de 27 294 individus sans cancer. Tous les participants à l’étude venaient de la même zone géographique (ils étaient traités à Columbus, dans l’Ohio) et présentaient la même répartition en termes d’âge, de sexe et d’origine ethnique.
Des chiffres qui donnent froid dans le dos
Les résultats sont sans appel : le vapotage combiné au tabagisme était huit fois plus fréquent chez les personnes atteintes d’un cancer du poumon que dans le groupe témoin. Autrement dit, le risque de développer un cancer du poumon était quatre fois plus élevé chez les personnes qui cumulaient vapotage et tabagisme que chez celles qui se contentaient de fumer.
Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants que le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer dans le monde, avec 1,8 million de morts rien qu’en 2020. Selon l’American Thoracic Society, environ 87 % de ces cancers seraient directement liés à un tabagisme persistant.
Un cocktail explosif de substances cancérigènes
Mais comment expliquer cette augmentation drastique du risque de cancer chez les « double utilisateurs » ? Selon le Dr Randall Harris, auteur principal de l’étude et professeur d’épidémiologie au College of Public Health, la réponse est simple : « La plupart des gens savent que la fumée de tabac contient des substances cancérigènes, mais dans l’ensemble, on connaît moins bien les produits chimiques inhalés via les vapeurs des cigarettes électroniques. »
En clair, en cumulant tabac et vapotage, on s’expose à un véritable cocktail de substances nocives, dont les effets délétères sur la santé se multiplient. Un constat d’autant plus préoccupant que le vapotage est en plein essor chez les jeunes et les jeunes adultes.
Un appel à une réglementation plus stricte
Face à ces résultats alarmants, les chercheurs appellent les autorités de régulation à prendre en compte ces risques supplémentaires pour la santé dans leur réglementation de l’industrie du tabac. Il est notamment crucial de se pencher sur la question des arômes inhalés et des concentrations de nicotine dans les e-liquides.
« D’un point de vue de santé publique, nous avons toujours été préoccupés par l’utilisation simultanée des produits du tabac traditionnels et des e-cigarettes, souligne la Dr Marisa Bittoni, chercheuse en oncologie médicale au College of Medicine et co-auteure de l’étude. Cette étude apporte la preuve évidente que vapoter en plus de fumer peut augmenter votre risque de cancer du poumon. »
Le mot de la fin
Si cette étude marque une avancée majeure dans la compréhension des risques liés au vapotage, les chercheurs insistent sur la nécessité de poursuivre les recherches sur les effets sanitaires des produits alternatifs au tabac. « Il est crucial de mettre la science au service de la réglementation de l’industrie du tabac », martèle le Dr Bittoni.
Car si le vapotage est souvent présenté comme une alternative « moins nocive » au tabagisme classique, force est de constater que ses effets à long terme sur la santé sont encore mal connus. Et les premiers résultats des études menées sur le sujet sont loin d’être rassurants…
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Sources éditoriales et fact-checking