Le corps humain est le résultat d’un vaste ensemble de mécanismes biologiques complexes. Parmi eux figure l’autophagie, un terme désormais couramment utilisé dans les discussions relatives à la perte de poids et à une bonne hygiène de vie.
Du grec αυτο : “soi-même”, et φαγειν “manger”, l’autophagie est un mécanisme interne d’auto-préservation de l’organisme qui consiste à éliminer les cellules dysfonctionnelles et à les recycler pour la réparation des cellules. Ce processus réduit les risques de contracter des maladies et prolonge la durée de vie, tout en fournissant du carburant pour les besoins énergétiques et les conditions nécessaires au renouvellement des cellules.
L’autophagie et son fonctionnement suscitent aujourd’hui un grand intérêt, car certains pensent qu’elle constitue un moyen naturel de ralentir le processus de vieillissement et d’aider les gens à vieillir dans de bonnes conditions.
Les bienfaits anti-âge
Il y a quelques années seulement, un scientifique japonais a remporté le prix Nobel pour des décennies de recherche qui ont conduit à la découverte des différents mécanismes de l’autophagie. Depuis, le monde médical a redoublé d’efforts pour trouver des médicaments capables de déclencher ce processus. Parallèlement, les scientifiques considèrent aujourd’hui que le processus peut être induit par le jeûne, la pratique d’exercices physiques à haute intensité et la restriction de l’apport en glucides.
Le processus d’autophagie se caractérise par l’élimination des protéines et des organites endommagés afin de limiter les effets négatifs du vieillissement sur l’organisme au niveau cellulaire, en éliminant les protéines jugées inutiles et en recyclant les protéines résiduelles, tout en stimulant la régénération des cellules saines.
Ce mécanisme permettrait de jouer un rôle important dans le traitement de maladies telles que les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, qui sont toutes deux provoquées par une accumulation de protéines dans les cellules nerveuses.

Crédit photo © Adobe Stock
Les données cliniques indiquent un lien entre le dysfonctionnement des systèmes d’autophagie et les maladies cardiovasculaires. Cette relation a des répercussions négatives sur la santé et la durée de vie, ce qui conduit les chercheurs à rechercher des moyens d’induire l’autophagie, en particulier pour les personnes âgées susceptibles de souffrir de problèmes neurodégénératifs et cardiovasculaires.
Stimuler l’autophagie
Avec l’âge, l’autophagie diminue. Le problème est que certaines cellules qui doivent être éliminées ne le sont plus, ce qui peut entraîner un certain nombre de problèmes de santé, notamment le cancer, qui se développe souvent à partir de cellules défaillantes. Lorsqu’il est en bonne santé, l’organisme est censé reconnaître ces cellules et s’en débarrasser par le biais de processus autophagiques.
À l’intérieur de nos cellules, l’autophagie contribue à diminuer le stress oxydatif, tout en augmentant la stabilité des gènes, le métabolisme et l’élimination des déchets.
À l’extérieur de la cellule, l’autophagie diminue la réponse inflammatoire et l’élimination des cellules vieillissantes.
Le processus d’autophagie se produit généralement lorsque les cellules sont privées de nutriments. Bien que l’on puisse penser qu’il faille faire un jeûne long pour que cela se produise, les spécialistes suggèrent qu’il serait plus approprié de recourir à une forme de jeûne intermittent.
Pendant trois jours non consécutifs par semaine, vous pouvez jeûner pendant 16 heures pour stimuler l’autophagie. Par exemple, si vous dînez à 20 heures, vous ne mangerez pas avant midi le lendemain. Les jours de jeûne, vous consommerez également moins de protéines. La restriction des calories et des protéines oblige le corps à brûler les graisses pour se nourrir ; si cela fonctionne normalement, votre corps s’autocannibalisera de manière sélective, en se nourrissant des débris responsables des rides et des graisses qui flottent dans vos cellules.
Il existe sans doute d’autres méthodes pour induire l’autophagie et les recherches consacrées à ce sujet sont toujours plus nombreuses chaque année. Personne ne sait ce que l’avenir nous réserve, mais pour l’instant, l’approche du jeûne décrite ici est peut-être le moyen le plus efficace de favoriser ce processus.