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Chez les mammifères, les hormones sexuelles telles que les œstrogènes jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’homéostasie et des fonctions cérébrales. Les hormones sexuelles telles que les œstrogènes soutiennent l’apprentissage et la mémoire(1).
Les effets des hormones sexuelles sur la cognition peuvent même expliquer certaines différences de capacités cognitives entre les sexes !
Par exemple, généralement, les femmes ont une mémoire verbale supérieure et sont meilleures que les hommes lorsqu’il s’agit de se souvenir et d’associer des mots d’une liste parlée(2). Les hormones sexuelles influencent le vieillissement(3) et l’incidence, la progression, et même la gravité des symptômes des troubles psychiatriques(4).
Plusieurs études expérimentales et épidémiologiques suggèrent que les hormones sexuelles féminines sont neuroprotectrices et qu’elles préviennent le déclin cognitif au cours du vieillissement(5).
Déficit en œstrogènes et troubles liés à la ménopause
Les différents rôles des œstrogènes dans le cerveau expliquent les nombreux effets indésirables et des symptômes qui se présentent au moment de la ménopause, lorsque les ovaires en déclin produisent les hormones sexuelles en moindre quantité.
Les symptômes dus à ce déclin hormonal, comme les troubles de l’apprentissage et de la mémoire, des troubles du sommeil et de l’humeur et également des bouffées de chaleur et une grande fatigue sont fréquents chez les femmes qui atteignent l’âge de la ménopause.
Ces symptômes frappent également brutalement les femmes qui subissent une ovariectomie ainsi que les hommes et les femmes soumis à un traitement anti-œstrogénique.
Traitements hormonaux de substitution et risques de carcinome mammaire
Les œstrogènes agissent au niveau cellulaire sur deux types de récepteurs nucléaires : ERα et ERβ.
La principale pathologie liée à un dérèglement du fonctionnement des œstrogènes et leurs récepteurs est le cancer du sein hormono-dépendant.
En effet, environ 60% des tumeurs cancéreuses mammaires présentent initialement une croissance dépendante des œstrogènes. Les effets prolifératifs des œstrogènes semblent clairement impliquer ERα, tandis que ERβ exercerait plutôt des effets anti-prolifératifs. Les tumeurs œstrogéno-dépendantes affectent également d’autres organes, notamment l’utérus (endomètre).
L’hormonothérapie substitutive a montré être très efficace pour soulager les symptômes de la ménopause ; cependant, ces hormones de synthèse peuvent augmenter les risques de maladies cardiovasculaires et de cancers, en particulier des carcinomes mammaires.
Les plantes œstrogéniques, une alternative aux hormones de synthèse
Dans la recherche d’alternatives thérapeutiques aux hormones de synthèse, des plantes médicinales contenant des molécules naturelles présentant des effets œstrogéniques ont attiré une grande attention, que ce soit parmi le public consommateur ou parmi la communauté scientifique.
En effet, traditionnellement, diverses plantes ont été utilisées pendant des siècles pour soulager les symptômes menstruels ainsi que les symptômes de la ménopause. Citons par exemple la canneberge, le gingembre, le houblon, le chardon Marie, le trèfle rouge, la salvia officinalis, le soja, l’actée à grappes noires, le turnera diffusa, le coqueret du Pérou et le gattilier.
Parmi les composés phytoestrogéniques, les deux principales classes qui ont reçu le plus d’attention de la part des scientifiques sont les isoflavones (par exemple soja et trèfle rouge) et les lignanes.
À savoir, les isoflavones ont un pouvoir oestrogénisant plus important, car les lignanes deviennent oestrogénisant qu’après avoir été métabolisés par les bactéries intestinales. Le microbiote intestinal étant unique à chacun, chaque personne aura donc une réponse oestrogénique différente à ces phytoestrogènes.
Nous disposons aujourd’hui d’un certain nombre d’études scientifiques prouvant l’efficacité des plantes médicinales œstrogéniques sur les déficits cognitifs et les autres symptômes induits par une carence en œstrogènes pendant la ménopause et au cours du vieillissement. Les mélanges d’extraits de soja, de lin, de Kudzu et de Yam sont les plus utilisés.
Un point central de cet intérêt est que les phytoestrogènes imitent l’effet des hormones sexuelles, mais présentent un meilleur profil de sécurité que les hormones de synthèse(6).
Pourquoi les phytoestrogènes sont-ils plus sûrs que les hormones de synthèse ?
La majorité des phytoestrogènes sont des agonistes complets des récepteurs ERβ et des ligands très faibles des ERα(7)(8). Cette caractéristique pourrait expliquer pourquoi les phytoestrogènes présentent un meilleur profil de sécurité que les hormones de synthèse(9).
Un autre point pouvant expliquer la meilleure fiabilité des phytoestrogènes est que leur champ d’action est beaucoup plus large que l’utilisation pour contrer les symptômes de la ménopause(10).
En effet, les phytoestrogènes présentent également des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, des propriétés qui leur valent d’être utilisées également pour de nombreuses autres utilisations thérapeutiques. Ils semblent ainsi posséder des actions anticancéreuses(11)(12), sont des régulateurs du métabolisme du cholestérol, sont hépatoprotecteurs(13) et sont cardioprotecteurs(14).
Ces autres propriétés bénéfiques pour notre santé peuvent également expliquer le fait que l’utilisation des phytoestrogènes soit plus sûre que les traitements hormonaux substitutifs de synthèse.
Sources éditoriales et fact-checking