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Imaginez une tique quatre fois plus grosse que celles que nous connaissons habituellement en France. Eh bien, cette tique existe et elle se nomme Hyalomma marginatum, également connue sous le nom de tique géante ou tique à pattes rayées. Originaire d’Asie et d’Afrique, cette espèce a été identifiée pour la première fois en France en 2015 et depuis, elle ne cesse de gagner du terrain dans l’Hexagone, mais aussi dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Suède.
Mais pourquoi cette prolifération soudaine ? Le réchauffement climatique serait en cause, offrant à cette tique des conditions favorables à son développement. Et c’est bien là que réside le problème : comme toutes les tiques, Hyalomma marginatum peut être vectrice de maladies, dont certaines potentiellement mortelles pour l’homme.
Une tique imposante et agressive
Avant de plonger dans les risques sanitaires liés à cette tique, attardons-nous un instant sur son apparence. Hyalomma marginatum est véritablement impressionnante par sa taille : plus de 5 millimètres avant son repas, et plus d’un centimètre après s’être gorgée du sang de sa proie. C’est quatre fois plus gros que les tiques classiques présentes en France !
Mais la taille n’est pas son seul atout. Cette tique est aussi une grande voyageuse. En effet, elle a la particularité de pouvoir poursuivre activement leurs hôtes, contrairement aux autres espèces qui attendent passivement sur la végétation. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle étend progressivement son aire de répartition.
En France, on la rencontre principalement dans les zones de garrigues ou de collines sèches de la façade méditerranéenne, notamment dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var, ainsi que dans le sud de l’Ardèche. Et depuis cinq ans, elle ne cesse de progresser dans ces régions qui lui sont favorables.
Un vecteur potentiel de maladies graves
Si la prolifération de cette tique géante inquiète tant les scientifiques, c’est parce qu’elle peut transmettre des maladies à l’homme, dont certaines particulièrement sévères. En octobre dernier, des chercheurs ont ainsi mis au jour chez des spécimens d’Hyalomma marginatum la présence du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, une maladie endémique en Afrique et en Asie.
Cette fièvre hémorragique est loin d’être anodine. Si dans la plupart des cas, elle provoque des symptômes grippaux, elle peut dans certains cas s’aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique dont le taux de létalité dépasse les 40 % dans certains pays. Et pour couronner le tout, il n’existe à ce jour ni vaccin ni traitement spécifique contre ce virus.
Bien sûr, la présence du virus chez la tique ne signifie pas nécessairement qu’elle le transmettra à l’homme. Mais le risque existe et il est pris très au sérieux par les autorités sanitaires. D’autant que cette tique peut aussi véhiculer d’autres pathogènes, comme la bactérie responsable de la fièvre boutonneuse méditerranéenne.
Le mot de la fin
Face à cet envahisseur potentiellement dangereux, la vigilance reste de mise. En adoptant les bons gestes de prévention, nous pouvons tous contribuer à limiter les risques liés à cette nouvelle menace.