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La lumière bleue n’est qu’une simple plage de longueurs d’onde dans le spectre de la lumière visible, mais elle a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, en raison des préoccupations suscitées par la proximité constante que nous avons avec elle, via nos téléphones et ordinateurs (et autres écrans LED).
Cette peur a même conduit à d’étranges innovations, comme des produits cosmétiques destinés à protéger votre peau contre les effets néfastes de la lumière bleue, telles des crèmes solaires à appliquer lorsque l’on passe du temps devant son pc.
C’était sans compter sur une étude dont tout le monde parle(1), révélant que l’exposition à la lumière bleue pourrait accélérer le vieillissement.
…eh bien, sauf si vous êtes une mouche à fruits exposée à une intense lumière bleue pendant 12 heures d’affilée, vous n’avez probablement pas d’inquiétude à avoir…
En dépit des craintes suscitées par la technologie liée à la lumière bleue, bon nombre des résultats de ce genre d’études sont soit peu concluants, soit obtenus avec des expériences qui ne reflètent pas vraiment notre expérience quotidienne. Et cette dernière expérimentation sur des mouches à fruits n’a pas fait exception.
Dans leur protocole expérimental, les auteurs de l’étude ont exposé différents groupes de mouches à trois conditions de lumière différentes :
- 24 heures d’obscurité totale.
- 12 heures de lumière blanche avec un filtre à lumière bleue et 12 heures d’obscurité.
- 12 heures de lumière bleue intense et 12 heures d’obscurité.
Les intensités lumineuses de ces essais ont été déterminées en mesurant le flux de photons, qui consiste essentiellement à mesurer combien de particules de lumière (ou photons) traversent une zone définie chaque seconde.
Résultats : la professeure Giebultowicz et son équipe ont découvert que les mouches les plus âgées exposées à la lumière bleue semblaient vieillir plus vite que leurs homologues plus jeunes ou celles non exposées à la lumière bleue, comme le révèle leur plus mauvaise mobilité après cette expérience.
Les scientifiques ont également découvert que des mouches mutantes sans yeux avaient aussi des effets négatifs après une exposition à la lumière bleue, même si la lumière ne pénétrait jamais leur rétine inexistante. Ils ont pu déterminer que les effets de la lumière bleue avaient eu un impact direct sur le cerveau des mouches. Mais pour ce qui est de savoir comment cela s’est produit, rien dans cette recherche n’a permis de trouver une explication ou une hypothèse.
Toutefois, même s’il est clair que les mouches ayant participé à ces expériences ont eu des perturbations, on ne sait toujours pas comment cela se traduirait chez les humains et nos appareils qui émettent une lumière bleue.
À savoir, la lumière bleue que nous recevons de nos écrans est plutôt faible. Concernant l’intensité du flux de photons, les chercheurs utilisent une mesure appelée irradiance ou éclairement énergétique.
Selon une étude américaine(2), l’éclairement énergétique de la lumière de nos écrans n’a jamais été mesuré à plus de 9,7 µW/cm², lors de tests antérieurs.
Pour mettre cela en perspective, selon une étude publiée en 2012 dans le Journal of Investigative Dermatology(3), ces niveaux sont considérablement inférieurs à ceux de la lumière reçue du soleil, qui avoisine les 5 000 µW/cm², par exemple.
Donc pour atteindre le niveau d’intensité nuisible décrit dans cette étude sur la lumière bleue, vous devriez passer des mois entiers d’affilé devant un écran, ce qui est nettement plus long que les 12 heures que les mouches ont endurées.
Cela dit, devriez-vous passer toute la journée devant vos écrans ? Probablement pas. Mais cela entraînera-t-il un vieillissement plus rapide si vous le faites ? Encore une fois, probablement pas. Encore que, rester assis devant sa télé ou son pc à longueur de journée n’est pas la meilleure option pour bien vieillir.
Sources éditoriales et fact-checking