Ne manquez aucun article ou étude publiés ! Suivre nos articles sur Google News
Teintures capillaires, lisseurs chimiques… Autant de produits que de nombreuses femmes font appliquer sur leurs cheveux par leur coiffeur tous les deux mois. Pourtant, une étude publiée par les National Institutes of Health (NIH) a fait parler d’elle dernièrement. Elle affirme que les femmes utilisant de tels produits capillaires développeraient un risque plus élevé de cancer du sein…
De 8% à 60% de probabilités supplémentaires de développer un cancer du sein
L’étude a été publiée le 4 décembre 2019 par les National Institutes of Health et relayée par l’International Journal of Cancer(1). Les scientifiques se sont penchés sur les habitudes capillaires de 46 709 femmes, en utilisant les données de la Sister Study. 9% de ces femmes étaient de couleur noire. Les résultats de l’étude ont amené les experts à un constat effrayant : les teintures capillaires permanentes et les lisseurs chimiques augmenteraient le taux de probabilité d’avoir un cancer du sein. Encore plus intrigant, cette probabilité est très différente selon la couleur de la peau des femmes. Elle augmente de 8% pour les femmes de couleur blanche… et de 60% pour les femmes de couleur noire ! « Dans notre étude, nous constatons un risque de cancer du sein plus élevé associé à l’utilisation de teintures capillaires, et l’effet est plus fort chez les femmes afro-américaines, en particulier celles qui en sont des utilisatrices fréquentes », a déclaré Alexandra White, Ph.D., chef du NIEHS Environment and Cancer Epidemiology Group.
Faut-il continuer à utiliser ces produits pour cheveux ?
Comme on peut s’y attendre, la diffusion de cette étude aux Etats-Unis et dans le reste du monde a soulevé des inquiétudes chez de nombreuses femmes. D’après les résultats, celles qui utilisent ce type de produits capillaires toutes les cinq à huit semaines sont les plus concernées. Les colorations semi-permanentes ou temporaires seraient, elles inoffensives. D’autres voix se sont élevées pour dénoncer la pression permanente auquelle notre société soumet les femmes afro-américaines. Certaines se sentent obligées de se lisser les cheveux ou de les colorer pour ne pas subir de réflexions, notamment sur leur lieu de travail. Selon une étude publiée en 2015 dans Frontiers in Psychology, les femmes noires ayant des chevelures non conformes aux normes européo-centrées seraient effectivement pénalisées dans leur vie professionnelle. Cette étude soulève donc un vrai problème de société.
Les National Institutes of Health ont répondu à l’angoisse des femmes concernées en rappelant que le cancer du sein peut apparaître à cause de multiples facteurs. Les auteurs de l’étude ne recommandent donc pas forcément d’arrêter de se rendre chez son coiffeur…
Sources éditoriales et fact-checking