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La tolérance à la douleur est un sujet qui a toujours suscité un grand intérêt dans le domaine de la recherche médicale. Une étude(1) récente menée par Anders Årnes et ses collègues, à l’Université de Tromsø (Nord de la Norvège), a mis en lumière une corrélation intéressante entre l’activité physique et la tolérance à la douleur. Cette recherche, publiée dans la revue PLOS ONE le 24 mai 2023, pourrait avoir des implications significatives dans la gestion de la douleur chronique.
Contexte
La douleur chronique est un problème de santé majeur qui affecte des millions de personnes à travers le monde. Des recherches antérieures ont suggéré que l’activité physique pourrait aider à atténuer ou à prévenir la douleur chronique en augmentant la tolérance à la douleur. Cependant, la plupart de ces études étaient de petite envergure ou se concentraient sur des groupes spécifiques de personnes.
Méthodologie
Pour clarifier la relation entre l’activité physique et la tolérance à la douleur, Årnes et ses collègues ont analysé les données de 10 732 adultes norvégiens qui ont participé à une grande enquête de population – l’étude de Tromsø – menée périodiquement en Norvège. Les chercheurs ont utilisé les données de deux cycles de l’étude de Tromsø, l’un mené de 2007 à 2008 et l’autre de 2015 à 2016. Les données comprenaient les niveaux d’activité physique auto-déclarés par les participants et leurs niveaux de tolérance à la douleur, évalués lors d’un test impliquant l’immersion de leur main dans de l’eau froide.
Résultats
L’analyse statistique des données a montré que les participants qui ont déclaré être physiquement actifs lors de l’un ou l’autre cycle de l’étude de Tromsø avaient une tolérance à la douleur plus élevée que ceux qui ont déclaré mener une vie sédentaire lors des deux cycles.
Les participants ayant un niveau d’activité total plus élevé avaient une tolérance à la douleur plus élevée, et ceux qui avaient une activité plus élevée en 2015/2016 qu’en 2007/2008 avaient un niveau global de tolérance à la douleur plus élevé.
Analyse et interprétation
Les résultats de l’étude suggèrent que l’activité physique peut jouer un rôle important dans la modulation de la tolérance à la douleur. Les personnes qui maintiennent un niveau d’activité physique élevé sur une longue période semblent avoir une tolérance à la douleur plus élevée que celles qui restent sédentaires.
De plus, augmenter son niveau d’activité physique peut également améliorer la tolérance à la douleur. Ces résultats s’inscrivent dans le cadre des recherches existantes qui suggèrent que l’activité physique peut avoir un effet analgésique.
Implications et perspectives de recherche
Ces résultats ont des implications importantes pour la gestion de la douleur chronique. Ils suggèrent que l’activité physique pourrait être un moyen efficace d’améliorer la tolérance à la douleur, ce qui pourrait aider à réduire la dépendance aux médicaments analgésiques.
Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes précis par lesquels l’activité physique influence la tolérance à la douleur.
Application pratique
Les informations de cette étude peuvent être appliquées dans un contexte pratique en encourageant les personnes à augmenter leur niveau d’activité physique pour améliorer leur tolérance à la douleur.
Par exemple, les professionnels de la santé pourraient encourager les patients souffrant de douleur chronique à augmenter leur niveau d’activité physique.
Comme le soulignent les auteurs, “Devenir ou rester physiquement actif au fil du temps peut améliorer votre tolérance à la douleur. Quoi que vous fassiez, l’essentiel est que vous fassiez quelque chose.”
Ce qu’il faut retenir
Cette étude met en lumière une corrélation intéressante entre l’activité physique et la tolérance à la douleur. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour confirmer une relation de cause à effet, ces résultats suggèrent que l’augmentation de l’activité physique pourrait être une stratégie efficace pour gérer la douleur chronique. Cette recherche renforce l’importance de l’activité physique non seulement pour la santé générale, mais aussi pour la gestion de la douleur.
Sources éditoriales et fact-checking