Une nouvelle étude suggère que les personnes n’aimant pas manquer un lever de soleil auraient moins de risques de souffrir de maladies chroniques, comme le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires, par rapport à celles qui aiment se coucher tard et se lever tard.
Les différences dans ce qu’on appelle les chronotypes de sommeil (les cycles naturels veille-sommeil qui programment l’horloge biologique de notre corps) sont depuis longtemps associées à des risques de nombreux problèmes de santé chroniques, notamment l’obésité, le diabète de type 2, les problèmes de fertilité, les troubles digestifs et certains troubles mentaux(1). Mais la plupart de ces recherches se sont concentrées sur ce qui se passe lorsque les gens ne peuvent pas dormir alors que leur corps est naturellement programmé pour le faire : un problème courant pour les personnes qui travaillent par roulement en 3×8.
Dans le cadre d’une nouvelle étude(2), les chercheurs ont adopté une approche différente, en se concentrant sur les personnes dont les cycles naturels de sommeil et d’éveil, également appelés rythmes circadiens, sont respectés. Les scientifiques ont étudié deux chronotypes de sommeil distincts : 24 “lève-tôt”, qui étaient plus alertes le matin et avaient tendance à se coucher plus tôt, et 27 “couche-tard”, qui étaient plus actifs tard le soir et avaient tendance à se lever tard.
Les résultats de l’étude, publiés le 19 septembre 2022 dans la revue scientifique Experimental Physiology, montrent que les noctambules avaient une capacité moindre à mobiliser les graisses comme source d’énergie, ce qui entraînait une accumulation de ces dernières dans l’organisme et augmentait le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.

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Ces différences métaboliques semblent s’expliquer par la façon dont les personnes ayant des chronotypes de sommeil différents utilisent l’hormone insuline pour transformer le glucose, ou les sucres présents dans le sang à partir des aliments que nous mangeons, en énergie que les cellules peuvent brûler immédiatement ou stocker pour plus tard. L’étude a révélé que les lève-tôt utilisaient plus efficacement le glucose comme source d’énergie que les couche-tard, ce qui leur permettait de brûler plus rapidement cette source d’énergie et d’utiliser ensuite les stocks de graisse comme source d’énergie. En revanche, les couche-tard n’utilisaient pas le glucose aussi efficacement et ne puisent donc pas autant dans leurs réserves de graisse.
Les différences dans le métabolisme des graisses entre les “lève-tôt” et les “couche-tard” montrent que le rythme circadien de notre organisme peut influer sur la façon dont il utilise l’insuline “, explique l’auteur principal de l’étude, Steven Malin, professeur associé au département de physiologie et de santé de l’université Rutgers à New Brunswick (New Jersey).
“Une sensibilité ou une altération de la capacité à répondre à l’hormone insuline a des implications majeures pour notre santé”, précise le Pr Malin.
Pour aboutir à ces résultats, les chercheurs ont eu recours à des techniques d’imagerie avancées pour évaluer la composition corporelle, ont examiné la sensibilité des participants à l’insuline et ont utilisé des échantillons d’haleine pour mesurer le métabolisme des graisses et des glucides. Les chercheurs ont également contrôlé le niveau d’activité physique des participants, leur ont fourni tous leurs repas afin de maîtriser leur apport énergétique, et ont effectué des tests sur tapis roulant pour déterminer leur capacité aérobie.
“Ces observations nous permettent de mieux comprendre l’impact des rythmes circadiens de notre corps sur notre santé”, explique le professeur Malin. “Comme le chronotype semble avoir un impact sur notre métabolisme et l’action des hormones, nous suggérons que le chronotype pourrait être utilisé comme un facteur permettant de prédire le risque de maladie d’un individu.”
Ce qu’il faut retenir
L’étude a montré que les lève-tôt utilisaient davantage de graisses comme source d’énergie, tant au repos que pendant ces épreuves sportives. Les lève-tôt avaient également une meilleure sensibilité à l’insuline, ce qui signifie qu’ils utilisaient mieux cette hormone (et solliciter moins leur pancréas) pour abaisser leur taux de glycémie et qu’ils étaient plus aptes à brûler les graisses pour se procurer de l’énergie. Les couche-tard étaient en revanche moins sensibles à l’insuline, ce qui signifie que le pancréas avait besoin de fabriquer davantage d’insuline pour abaisser le taux de sucre dans le sang. De ce fait, ils avaient tendance à stocker davantage de graisses.
Moralité : si vous souhaitez perdre du poids et plus particulièrement du gras, couchez-vous tôt et réveillez-vous de bonne heure !
Références