L’impact des émotions dans le sport

Dans tous les sports, qu’ils soient individuels ou collectifs, les émotions ont bien souvent un rôle améliorant ou limitant la performance.

Combien de fois un sportif a-t-il ressenti une immense joie après un succès, ou une profonde tristesse mêlée à de la colère suite à un échec ?

Combien de sportifs ont eu peur de la défaite et de ses conséquences, peur de la blessure ou encore peur de l’enjeu d’un événement sportif ?

À travers cet article je tenterai de vous faire comprendre l’importance des émotions dans le sport en vous expliquant d’abord comment elles fonctionnent. Nous verrons dans un second temps l’impact qu’elles peuvent avoir sur la performance sportive, et je vous donnerai pour finir une technique issue de l’hypnose et la PNL (Programmation Neuro Linguistique) pour pouvoir les gérer.

Définition d’une émotion

Le mot émotion provient du latin “emovere” qui signifie mettre en mouvement.

Selon le Larousse, c’est un “trouble subit, agitation passagère causée par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, etc.”

Cependant, malgré le fait que tout le monde ai déjà vécu à plus ou moins forte intensité une émotion, il est très difficile de poser une définition parfaitement claire sur ce phénomène. Une émotion se ressent, se vit. On la traverse au quotidien sans pour autant être capable de mettre des mots dessus.

Alors c’est quoi une émotion ?

C’est une réponse à un élément déclencheur extérieur à l’individu ; un événement imprévu, brutal ou surprenant… Mais il est également possible qu’elle se déclenche sans aucun élément extérieur, simplement en imaginant des choses ou en se remémorant des souvenirs.

Il existe ainsi quatre émotions de base qui sont la joie, la tristesse, la peur et la colère, auxquelles s’ajoutent souvent la surprise et le dégoût.

Elles sont appelées émotions de base, car elles sont aussi bien visibles chez les bébés que chez les primates, mais également sur le visage, de façon innée. Quel que soit l’environnement socio-culturel de la personne, ces émotions seront présentes chez tous les individus.

Comment ça marche dans le cerveau ?

Les émotions sont, comme beaucoup d’autres mécanismes corporels et psychiques, contrôlées par notre cerveau.

Pour faire simple, celui-ci se divise en trois parties :

• Le cerveau reptilien, responsable des fonctions vitales comme la respiration, la fonction cardiaque, la reproduction, la régulation de la température corporelle…
• Le système limbique, comprenant notamment l’amygdale et l’hippocampe, responsable à la fois des émotions, du comportement (addictions, plaisir) et de la mémoire…
• Le néocortex, qui se devise en deux parties. D’un côté la partie droite plus intuitive, émotive, créative. Et la partie gauche, logique, théorique, descriptive.

Lorsqu’une information est captée par nos différents sens, visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif, elle est transmise au cerveau et plus précisément au système limbique.

Dans un premier temps, elle arrive au niveau du thalamus qui a pour rôle de trier les informations provenant de ce qui a été capté par nos yeux, nos oreilles, notre peau.

C’est ici que se créer l’émotion, lorsqu’une information peu habituelle arrive.

Le thalamus va alors l’envoyer vers l’amygdale qui va évaluer cette information et la rediriger vers la zone du cerveau correspondante.

En effet, chaque sens à une zone bien définie. L’amygdale est située dans une partie du cerveau proche de l’hippocampe, et ce n’est pas anodin, puis ce qu’il est responsable de la mémoire et que bien souvent, nos souvenirs sont liés à nos émotions…

Enfin, l’information est transmise à l’hypothalamus, qui va réguler les fonctions vitales en réponse au signal déclencheur : fréquence cardiaque et respiratoire, augmentation ou diminution de la température corporelle, mal de ventre…

Quel impact sur nos vies et dans le sport ?

En fait, de façon complètement inconsciente, notre vie entière est impactée par nos émotions.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que c’est l’une de ses fonctions de base.

Elle représente un signal social, c’est-à-dire qu’elle va nous permettre d’adapter notre comportement et d’anticiper les gestes des autres.

L’objectif de l’émotion est d’impacter positivement notre survie. Elle va nous offrir la possibilité d’être vigilant et de prendre des décisions dans certaines situations.

Cependant, contrairement à nos ancêtres, nous ne sommes plus confrontés aux mêmes “dangers” dans la vie de tous les jours.

Les émotions elles, n’ont pas changés. C’est pour cela que nous pouvons avoir peur sans forcément savoir pourquoi, avant un oral ou un rendez-vous important.

Et de cette situation peut découler une sensation bien trop présente dans notre société actuelle : le stress.

Lors de la pratique sportive, que ce soit en compétition ou non, les émotions sont également présentes. Alors pourquoi ? Et bien parce qu’elles interviennent avec un déclencheur qui représente ici l’acte sportif, la performance à réaliser ou l’objectif fixé.

En prenant en compte ses différentes expériences, son vécu, les réussites et les échecs, un sportif va pouvoir plus ou moins bien gérer ses émotions.

Reprendre la compétition après une grave blessure peut engendrer des peurs, ou voir un adversaire gagner à chaque fois peu créer de la colère.

Cependant la joie d’une expérience passée positive, la sensation de bien-être lors d’une épreuve ainsi que la fierté de la famille peuvent aussi être des facteurs qui vont influencer l’état émotionnel.

C’est souvent l’imagination autour d’une performance qui favorise le stress ou la peur.

Beaucoup d’athlètes prennent en considération les erreurs du passé, et pensent aux échéances futures avant une course ou un match.

Mais très peu pensent à l’instant présent, le moment où la concentration doit être au maximum, où l’athlète doit mobiliser toutes ses capacités.

Nous ne dirons pas qu’il y a de bonnes ou mauvaises émotions, mais simplement des émotions qui vont être limitantes ou favorables à la performance.

Un athlète performant sera un athlète capable d’apprendre de ses erreurs sans en avoir peur, et de se projeter dans le futur sans être trop confiant.

Il sera uniquement présent ici et maintenant, concentré sur son action et sur ce qu’il sait faire.

En se focalisant ainsi, il va se mettre dans les meilleures dispositions physiques, techniques, tactiques et mentales.

Comment gérer ses émotions

Je vous propose maintenant une technique simple issue de l’hypnose et de la PNL que vous pourrez appliquer chez vous ou sur votre lieu de pratique, avant ou pendant un entrainement ou une compétition.

Pour cela, essayez de prendre une émotion que vous voulez changer pour la rendre plus agréable.

• Installez-vous dans un endroit où vous vous sentez bien, confortable.
• Prenez un temps pour prendre une grande respiration, et laissez vos yeux se fermer.
• Concentrez-vous maintenant sur votre émotion dans votre corps. Où se situe-t-elle ? À quelle intensité ? Que procure-t-elle quand vous vous concentrez sur elle ?
• Maintenant, donnez-lui une forme, une couleur, une taille, un poids, une texture… Quelque chose qui va permettre de vraiment l’identifier.
• Puis, une fois que vous l’aurez et qu’elle sera un peu plus forte, changez la forme, modifiez la couleur et le poids, rendez la plus petite ou plus grande. Qu’est-ce que cela procure chez vous ? Qu’est-ce que cela change ?
• Vous pouvez même imaginer mentalement que cette émotion se place devant vous et qu’elle ne vous appartient plus. Regardez ce que cela fait, modifiez à votre guise.
• Vous pouvez modifier ce que vous voulez jusqu’au moment où cela devient agréable pour vous.
• Une fois cela réalisé, ouvrez les yeux et testez dans votre pratique ce qui a changé.
• Bon retour.

Cet exercice simple changera votre perception de l’émotion, et votre ressenti.

N’oubliez pas que votre imagination va créer votre réalité alors prenez le temps de bien sentir ce qu’il se passe pour vous.

Amusez-vous bien.