Cela fait partie des sujets un peu tabous… Faites le test : avez-vous déjà parlé avec vos proches du sort de vos organes en cas d’accident fatal ? Il y a fort à parier que non, car ce n’est pas un sujet très joyeux. Pourtant, accepter de donner vos organes peut sauver la vie d’une personne qui en a un besoin urgent.
Une journée dédiée à la sensibilisation
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a proclamé en 2005 la création du 17 octobre comme la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe. Il s’agit de sensibiliser le public à la nécessité vitale de donner ses organes, et surtout d’en parler autour de soi.
En effet, en France, il existe un registre national des refus où l’on peut s’inscrire pour spécifier l’interdiction de prélever ses organes à la mort. Tout le monde n’est pas inscrit sur ce fichier, mais presque un Français sur trois serait opposé à ce qu’on lui prélève ses organes…
À défaut de disposer d’une déclaration écrite, les médecins vont interroger les proches de la personne décédée pour connaître sa volonté. Depuis 1976, chaque Français est présumé donneur consentant s’il ne s’est pas enregistré de son vivant sur le registre national des refus.
Bien sûr, ce don est totalement gratuit et anonyme. Cependant, le personnel médical ne prélève les organes que si l’entourage est d’accord et/ou qu’il a la certitude que le défunt était d’accord avec cette démarche. Cela laisse beaucoup de zones de flou…
25 000 Français en attente d’une greffe
Bien sûr, c’est à chacun de faire son propre choix en son âme et conscience. Il faut toutefois souligner que la greffe d’organes est une vraie nécessité en France, surtout quand on sait que les dons ont reculé de 5 % en 2018 (pour la première fois depuis huit ans…).
Chaque année, plus de 25 000 Français sont en attente d’une greffe qui pourrait leur sauver la vie. Les organes principalement concernés sont dans l’ordre les reins, le foie, le cœur et les poumons. Ce qui est terrible, c’est que l’offre de dons d’organes est trois fois inférieure à la demande.
Les chances de survie des patients en attente d’une transplantation diminuent au fur et à mesure des jours qui passent. On estime que près de 600 personnes meurent en France chaque année faute d’une greffe qui aurait pu les sauver.
Comment puis-je agir en faveur du don d’organes ?
Vous êtes sensible à cette cause ? Voici les bonnes pistes pour renforcer votre conviction et la concrétiser.
En parler à ses proches
Le plus important est d’en parler à sa famille et/ou à son conjoint. En effet, en cas d’accident, vos proches seront les interlocuteurs privilégiés du personnel médical afin de savoir si vous étiez favorable ou non au don d’organes.
Il est donc important de leur spécifier votre accord avec la notion de prélèvement d’organes. Évidemment, ce n’est pas la discussion la plus plaisante qui soit…
Mais rien ne sert de dramatiser ce sujet : expliquez juste posément et de vive voix à vos proches votre désir de donner vos organes en cas de triste issue. Profitez-vous pour leur demander également leur position à ce sujet.
Demander la carte de donneur d’organes
Rendez-vous sur le site internet de l’Adot (Fédération des Associations pour le Don d’Organes et de Tissus humains) afin de demander votre carte de donneur.
Elle se remplit très rapidement et peut ensuite être téléchargée sur votre ordinateur ou vous être envoyée par courrier. Imprimez cette carte et gardez-la toujours dans un coin de votre portefeuille. Elle sera utile au personnel médical en cas de décès, s’il est impossible de contacter votre famille par exemple.
Variante : vous pouvez aussi coller le Cercle bleu, qui a la même fonction, sur votre voiture.
Se déclarer donneur de moelle osseuse
Saviez-vous que vous pouvez faire don de votre vivant de votre moelle osseuse ? Pour cela, il vous faut vous inscrire sur le Registre France Greffe de Moelle à l’Agence de la biomédecine.
On vous contactera uniquement en cas de besoin vital de greffe de moelle osseuse, si un patient est entre la vie et la mort.
Malheureusement, il est assez rare que les médecins parviennent à identifier une compatibilité viable entre un donneur et un receveur.
Avoir une bonne hygiène de vie
Être en pleine forme physique et avoir une bonne hygiène de vie tout au long de son existence, ce n’est pas uniquement une démarche égoïste.
C’est aussi la promesse de fournir des organes en bonne santé à un éventuel receveur. Une raison de plus de prendre soin de son corps, s’il en manquait !