Ne manquez aucun article ou étude publiés ! Suivre nos articles sur Google News
Composter ses déchets de cuisine ou de jardin est un geste simple aux multiples avantages et est désormais à la portée de tous. Le compostage n’est plus l’apanage des campagnes et des solutions simples permettent désormais de traiter les déchets autrement.
Le tri des matières organiques en vue de les composter est une pratique essentielle pour réduire la quantité de déchets voués à être éliminés. En effet, les matières organiques peuvent représenter jusqu’à 50 % du contenu de nos ordures. Mélangées à d’autres déchets, ces matières précieuses deviennent une source de pollution. Enfouies, elles produisent des jus acides qui entraînent dans leur sillage des métaux lourds et d’autres produits chimiques pour former ce que l’on appelle des lixiviats, source de pollution des sols et des eaux souterraines. Incinéré, il constitue un gaspillage de matière et d’énergie, car il est composé à 80 % d’eau.
Force est donc de constater que les matières organiques méritent mieux que la poubelle !
Le compostage, créateur de richesse
Le compostage permet le recyclage des éléments essentiels à la vie (azote, carbone, phosphore, etc.) en transformant la matière organique en minéraux dont les plantes peuvent se nourrir. Mais le compost est bien plus qu’un amendement car, une fois répandu sur le sol, il se transforme en humus et permet de régénérer le sol, d’améliorer sa structure, de maintenir le sol vivant en fournissant de la nourriture à la microfaune, de lutter contre la sécheresse… En compostant, chacun peut participer à recréer la fertilité des sols, élément essentiel à la continuité de la vie sur terre, tout en réduisant la quantité de déchets.
Le compostage s’invite en ville
Il n’est plus nécessaire d’avoir un jardin pour traiter ses déchets de cuisine de manière écologique. La fièvre du compostage gagne la ville et de plus en plus de citadins choisissent de confier leurs déchets à des petits vers de terre, chez eux ou dans des composteurs de quartier. Idéal pour les appartements, le lombricomposteur est un composteur “intérieur” où plusieurs boîtes empilées abritent des vers de terre qui se chargent de décomposer la matière organique qu’on leur apporte.
Quant à ceux qui ne sont pas tentés par l’aventure, il existe des composteurs collectifs, au pied d’un immeuble ou à l’échelle d’un quartier. Les habitants intéressés déposent leurs matières organiques sur un site dédié, généralement sous la responsabilité de la municipalité ou d’un maître composteur.
Comment faire ?
Si vous avez un jardin, le plus simple est de composter en tas. Choisissez pour cela un endroit ombragé ou semi-ombragé. Toutefois, la petitesse de certains jardins ou des raisons esthétiques peuvent vous amener à utiliser un composteur, auquel cas les modèles en bois sont plus résistants, dont la façade peut être retirée, ce qui facilitera les opérations de mélange. En outre, si les quantités de matières à composter sont trop faibles, il est également préférable d’opter pour un composteur où l’espace restreint permet une décomposition plus rapide des petits volumes de matières.
Enfin, si vous vivez en appartement, vous pouvez adopter des vers de terre qui, en échange du gîte et du couvert, vous fourniront un excellent engrais pour vos plantes. En effet, leur travail de décomposition donne lieu à deux produits intéressants : le “jus de ver” ou “thé de compost”, à récupérer régulièrement et à diluer avant d’arroser vos plantes, et le lombricompost, produit final du processus de décomposition, qui est un amendement de qualité.
Que composter ?
Les fruits, les légumes, mais aussi les coquilles d’œufs, le marc de café, les sachets de thé, les fleurs fanées et les végétaux du jardin ; les tontes de pelouse à incorporer progressivement, les feuilles mortes et les tailles de haies broyées (sauf pour les arbustes à feuilles persistantes et les cèdres et cyprès, qui conviennent mieux comme paillage).
Les produits d’origine animale (viande, poisson, fromage) sont généralement déconseillés, ou seulement en petites quantités, et bien enfouis au centre du tas, tout comme les épluchures d’agrumes ou d’oignons en grande quantité.
Les cendres de bois peuvent être dispersées et étalées en fines couches sur un tas de compost ou dans un composteur. Les coquilles et les noyaux se décomposent très lentement, vous pouvez donc les broyer ou les soumettre à un second cycle de compostage. La litière des animaux, si elle est biodégradable, peut être mise sur un tas de compost. Il est à noter que les matières fécales (humaines ou animales) peuvent être compostées séparément.
Le principe est simple, sain et sans odeur. Mélangés à de la sciure et de la paille, les excréments se transforment en un compost de grande qualité que vous pouvez utiliser pour vos plantations après 1 an de maturation. Les toilettes sèches ou les toilettes à compostage constituent une alternative intéressante pour tous ceux qui souhaitent préserver nos ressources.
Acheter un composteur d’appartement
Prix mentionné à titre indicatif et susceptible d’évoluer. Lien affilié Amazon.
Quelques règles simples à respecter
Pour que le compostage se déroule dans de bonnes conditions, vous devez veiller à équilibrer les déchets secs et humides. S’ils sont trop humides, votre compost va pourrir et dégager des odeurs nauséabondes, s’ils sont trop secs, le processus ne démarrera pas.
Lorsque vous déposez des déchets de cuisine (très humides), recouvrez-les toujours de matières sèches (feuilles mortes, papier journal déchiré, herbe sèche, paille, etc.) En revanche, si votre compost est trop sec (mousse blanche, fourmis, pas de diminution de volume…), vous pouvez l’arroser ou ajouter des matières humides (tontes de gazon, déchets de cuisine) et remuer le tout.
De temps en temps, vous pouvez aérer votre compost à l’aide d’une fourche. Ceci est particulièrement important dans un bac à compost, qui est un espace fermé où l’air circule moins. Lorsque les vers sont présents en grande quantité, il n’est plus nécessaire d’aérer votre compost. Dans ce cas, commencez un nouveau tas et laissez-le maturer.
L’utilisation du compost
Il existe différents types de compost pour différents usages, mais quel que soit son degré de maturité, il doit toujours être épandu en surface ou mélangé aux premiers centimètres du sol. Le compost jeune est obtenu après 3 à 6 mois, il contient encore des fragments de matière organique non décomposée et doit être utilisé en automne sur les surfaces à cultiver ou en été sur les plantes matures et gourmandes comme les tomates, les pommes de terre, les cucurbitacées, les arbres fruitiers, les rosiers, etc. C’est un compost très actif qui ne convient pas aux semis. Il aidera cependant à aérer et à structurer les sols lourds.
Après 6 mois de maturation, le compost est minéralisé et le produit obtenu n’est plus réactif, il est noir et friable et sent le sous-bois. Ce type de compost est beaucoup moins intéressant pour le sol, mais il est parfait pour les semis, les plantes en pot, les transplants et les boutures.
Le lombricompost peut être utilisé mélangé à de la terre, surtout s’il est jeune et toujours en surface.